Cet économiste reconnu qu'est Pierre-Alain Muet s'est ainsi trouvé dans l'obligation, pour appuyer sa thèse, d'aller chercher le contre-exemple de la Norvège, dont chacun sait qu'en réalité, elle ne doit sa situation qu'à la rente pétrolière dont elle bénéficie. Si vous voulez un exemple, il faudra le chercher ailleurs ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
La première étape de notre démarche a consisté à examiner les effets sur le plan économique de l'exonération des heures supplémentaires. Cette mesure présente essentiellement deux avantages. D'une part, elle doit avoir pour effet d'améliorer la croissance : il s'agit de la mesure la plus solide dont nous disposions pour nous permettre de gagner dans les prochains mois un demi-point ou un point de croissance supplémentaire. D'autre part, elle va substantiellement améliorer le pouvoir d'achat des Français. Je le disais hier : l'heure supplémentaire, du seul fait de l'exonération de charges sociales acquittées par le salarié – CSG comprise – sera majorée de près d'un quart. Si l'on y ajoute la majoration légale s'appliquant à chaque heure supplémentaire effectuée, on peut atteindre une augmentation de 60 % du pouvoir d'achat.
La deuxième étape, qui se situait sur le plan politique, a consisté à annoncer notre intention de mettre en oeuvre cette mesure. Celle-ci a fait partie du programme de notre candidat à l'élection présidentielle, où elle a même pris valeur de symbole en illustrant la nécessité absolue de revaloriser le travail. Aujourd'hui, vous nous reprochez de tenir nos engagements. « Il est vrai », nous disait ce matin Jérôme Cahuzac, « que vous avez annoncé cette mesure, mais elle est tellement mauvaise que vous devez renoncer à votre engagement de la mettre en oeuvre. » (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical et citoyen.)