Monsieur le président, mes chers collègues, dès les premiers instants du débat sur le projet de révision constitutionnel, car il s'agit bien ce matin d'un débat associé à la révision constitutionnelle – et cette situation n'est pas dictée par la volonté du groupe socialiste mais découle du contenu même du projet de révision constitutionnelle –, la volonté de démocratisation que le Gouvernement a affichée dans toutes les interviews est battue en brèche par le sectarisme et l'immobilisme de la majorité parlementaire. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
S'il fallait donner un signe indiquant que vous ne souhaitez pas cette réforme constitutionnelle, il n'aurait pas été différent de celui que vous avez donné ce matin. (Mêmes mouvements.) Nous le regrettons car nous pensons qu'il est aujourd'hui nécessaire d'avancer, par le dialogue et dans un esprit républicain.
Qui pourrait faire croire que nous allions adopter ce matin la réforme du collège électoral du Sénat ? Notre intention était d'engager un débat souhaité sur tous les bancs de l'hémicycle et, depuis dix ans, par tous les responsables politiques de notre pays. Car s'il y a un sujet qui fait consensus aujourd'hui, et qui n'est pourtant apparu à aucun moment durant le débat de ce matin, c'est bien la nécessité de réformer le Sénat. Pourquoi tenir, à l'extérieur de cette enceinte, des discours affirmant que cette réforme est, bien entendu, nécessaire, que c'est une anomalie que le Sénat ne connaisse jamais l'alternance, que la Haute assemblée souffre d'une mauvaise représentation de la population, et refuser, au pied du mur, dans l'hémicycle, non pas l'adoption d'un texte, mais l'ouverture d'un débat ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
Vous le constatez mes chers collègues de la majorité : vous donnez ce matin un fort mauvais signe qui jouera sur ce que nous appelons « le climat ».