Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Marie-Anne Montchamp

Réunion du 26 octobre 2007 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 — Article 32

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Anne Montchamp, rapporteure pour avis :

Les notions d'accès aux soins et d'offre de soins parlent aux Français, ce qui me semble extrêmement important. D'autant que, dans son rapport de septembre, largement médiatisé, la Cour des comptes a assuré une certaine promotion à l'idée de mesures contraignantes.

Mais penchons-nous quelques instants sur la démographie médicale. C'est seulement en 2025 que notre pays se trouvera dans une situation comparable, en moyenne, à celle de 1985, même si de tels sujets ne sont pas seulement affaire de moyenne. La situation est sérieuse, mais il faut raison garder, sachant que nous disposons d'un temps de réflexion profitable à la mise en place de mesures intelligentes.

La situation géographique et la répartition des spécialistes sont disparates. Nos compatriotes seront intéressés de savoir que, pour 100 000 habitants, on compte, en Lozère, trente-quatre praticiens – la moyenne nationale étant de cent –, alors qu'on en trouve deux cent quarante-quatre à Paris. Ces chiffres sont éloquents. Mais le passé est riche de mesures que les gouvernements, de gauche comme de droite, ont mises en oeuvre pour tenter de réguler ces disparités. Chacun, à sa mesure, conformément à son analyse propre de l'urgence de la situation, a tour à tour élevé ou abaissé le numerus clausus.

Je crois donc qu'il est vain de ranimer des querelles d'un autre temps. Orientons-nous plutôt vers ce que propose le projet de loi : des mesures en système visant une organisation intelligente de l'accès aux soins, une coopération entre les professionnels de santé et une adaptation des modes d'exercice, sachant que la contrainte n'a de sens que si elle est comprise et négociée. Car vous avez raison, madame la ministre : c'est par la négociation et le dialogue, comme vous en apportez la démonstration depuis que vous évoquez ces sujets, que l'on parviendra au point d'équilibre. Celui-ci ne réside pas dans telle ou telle mesure technocratique, mais dans un véritable faisceau d'échanges incluant aussi les collectivités locales et territoriales.

La ressource humaine est une ressource fragile. Il en va de même de la ressource médicale. Vos propositions, madame la ministre, vont dans le sens du respect de cette fragilité. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion