Le second problème est la nécessité d'améliorer les conditions d'exercice. La médecine a évolué. Les médecins ne veulent plus, et surtout ne peuvent plus, travailler seuls dans leur cabinet. Il leur faut, près d'eux, des laboratoires d'analyses médicales et des cabinets permettant des investigations complémentaires. C'est pourquoi le travail en réseau doit être développé par la création de maisons médicalisées regroupant plusieurs spécialités et des professions paramédicales. Ils ont également besoin, pour traiter les cas les plus lourds, de ces hôpitaux de proximité, hôpitaux que, par la tarification à l'activité à 100 %, vous vouez à la disparition. Ce point est, lui aussi, capital. Faut-il rappeler que la proximité d'un hôpital constitue, pour 30 % des médecins, le principal déterminant d'une installation ?
En troisième lieu, la répartition des professions médicales ne peut pas être déconnectée des questions d'aménagement du territoire. Comme tous les Français, les médecins veulent dans leur voisinage des services publics, des écoles ou des collèges pour leurs enfants, et des possibilités d'emploi pour leur conjoint. Avez-vous fait le lien entre leur refus de s'installer dans certaines régions et le fait que celles-ci soient devenues de véritables déserts sans école ni services publics ni hôpitaux ?
Les internes réclament des états généraux. Nous y sommes favorables, mais nous pensons qu'il faut aller plus loin. Nous réclamons des états généraux de la santé. Ce Grenelle de la santé, que nous appelons de nos voeux depuis des années, doit porter sur la prévention, l'accès aux soins, la formation des médecins et des professionnels de santé, la démographie médicale et le financement de la protection sociale, car il faut un grand débat public avec les usagers, les professionnels de santé, les citoyens, les élus locaux et nationaux. (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)