Nous avons longtemps tenu ce discours parce que nous bénéficiions d'un bon système d'assurance maladie et de professionnels bien formés. Mais nous ne regardions pas ce qui se passait au-delà de ces deux données. Tant qu'il y avait pléthore, tant que les besoins de la population n'avaient pas vraiment évolué, les choses se passaient bien ou à peu près bien. Aujourd'hui, tous les clignotants sont au rouge, tout ce qui allait bien va moins bien. La crise est en train de s'affirmer.
Depuis quelques mois, de nombreuses personnes — mais apparemment pas le Gouvernement — ont compris que la situation était beaucoup plus compliquée qu'ils ne le croyaient. Leur premier réflexe a été de dire que, puisqu'il y avait un problème de répartition, il suffisait de demander aux jeunes de venir combler les trous laissés par le départ des anciens. Cela ne marche pas : les jeunes générations ne peuvent accepter d'être les boucs émissaires d'un système qui ne fonctionne pas ; les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont beaucoup plus globaux.