Monsieur le président, mon rappel au règlement se fonde sur le premier alinéa de l'article 58.
Ce matin, à la suite de la discussion générale sur le projet relatif au travail, à l'emploi et au pouvoir d'achat, Mme la ministre de l'économie et des finances a répondu aux orateurs, ou plutôt nous espérions qu'elle le ferait : elle a certes répondu à ceux de l'UMP qui, pour l'essentiel, s'étaient bornés à illustrer et à répéter les propos que leur mentor avait tenus pendant la campagne électorale, mais le seul député de l'opposition qui ait eu droit à une réponse est le président de la commission des finances. Encore ai-je trouvé cette réponse assez insolente, la ministre lui ayant expliqué qu'il avait déjà bien de la chance d'occuper ce poste par la grâce incommensurable du Président de la République et des députés de l'UMP qui, paraît-il, l'avaient voulu − ce qui, au demeurant, est une parfaite affabulation.
Depuis quand, dans cet hémicycle, ne répond-on pas aux orateurs qui soutiennent les motions de procédure ? Depuis quand, même, ne répond-on pas aux orateurs de l'opposition qui se sont exprimés dans la discussion générale ? Monsieur le secrétaire d'État chargé des entreprises et du commerce extérieur et monsieur le secrétaire d'État chargé de la consommation et du tourisme, puisque Mme Lagarde n'est pas là, vous pourrez lui traduire mes propos à votre manière : cela écorchera peut-être moins ses oreilles encore inexpérimentées. Continuer de la sorte serait prendre le risque de voir le débat se dérouler dans des conditions inappropriées. À moins que cette façon de ne pas respecter le Parlement ne soit l'une des conséquences de la fameuse rupture et de la présidentialisation, et n'anticipe sur les modifications constitutionnelles que l'on nous promet.