Je remercie les deux ministres de leur très intéressante prestation, qui me rappelle les affiches placardées dans le métro : « Cinq centième et dernière représentation ! » Je doute seulement que le scénariste ait eu le talent dont Bertolucci a fait preuve pour Le Dernier Empereur…
Monsieur le ministre, lorsque vous parlez de l'« effet salutaire » de la crise, vous me faites penser aux adeptes de l'Opus Dei qui portent le cilice ! Il n'y a aucun effet salutaire de la crise, seulement la misère, la pauvreté de ceux qui voudraient bien vivre de leur travail.
Vous dites que les chiffres parlent d'eux-mêmes ; nous verrons bien ce qu'ils diront trois ou quatre mois après votre départ, et je ne serais pas étonné que vous dussiez alors faire votre autocritique. Vous avez en revanche dit quelque chose de très juste, dont il est seulement dommage que vous l'ayez tu jusqu'à présent, lorsque vous avez évoqué l'inefficacité des niches fiscales et sociales.
Quant à vous, madame la ministre, je me demande si vous ne vous êtes pas trompée de lieu. Et il faut avoir un sacré aplomb – sans employer un autre mot puisque, en fin de compte, on vous aime bien – pour déclarer que vous avez « trouvé » un déficit en 2007. Mais qui étaient ceux qui ont gouverné de 2002 à 2007 ? Ne leur étiez-vous pas un tant soit peu apparentée ?
Vous nous ressortez la règle d'or, mais les chaînes, fussent-elles d'or, restent des chaînes et nous n'en voulons pas. De ce point de vue, vous vous trompez complètement en parlant des « deux candidats principaux » : en réalité, il y a d'un côté un homme seul, et de l'autre, comme l'a dit François Hollande, la gauche belle et diverse. Il y aura donc nécessairement un contrat de gouvernement, qui ne sera pas l'effacement d'une partie de la gauche devant l'autre, mais la conjugaison des talents et des valeurs des uns et des autres, pour tourner définitivement la page que les Français lisent avec douleur depuis dix ans, pour reconstruire notre nation, notre patrie, et lui donner des perspectives !
De traité, il n'y aura point. Nous l'avons d'ailleurs dit à nos collègues du Bundestag, il faudra bien renégocier, si l'on veut éviter un casus belli que notre peuple n'acceptera pas plus qu'il n'a accepté le traité de 2005.
Vous poser des questions aujourd'hui n'a donc pas grand intérêt, puisque vous êtes venus vous livrer à un exercice de propagande qui n'engage personne, et surtout pas vous !