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Intervention de Jérôme Chartier

Réunion du 11 avril 2012 à 13h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Chartier :

Cette présentation du programme de stabilité est d'une brûlante actualité. Ces derniers jours, et en particulier hier, l'ensemble des places boursières ont « dévissé ». Un regain de tension se manifeste sur le marché des dettes souveraines. Particulièrement attaquée depuis lundi, l'Espagne a dû annoncer en urgence une réduction de 10 milliards d'euros de ses dépenses, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Le spread – ou écart – entre le bon du trésor allemand – le Bund – et le bon du trésor espagnol a atteint 430 points de base. C'est du jamais vu ! Cette tension extrême est d'autant plus inquiétante que dans les quatre derniers mois, l'essentiel des injections de liquidités de la Banque centrale européenne s'est faite au bénéfice des bons du Trésor espagnols. Si la crise de la dette souveraine de l'été dernier a été contenue, en grande partie grâce à l'action de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, ce qui s'est passé hier prouve que nous devons rester très vigilants sur le financement des dettes souveraines.

L'urgence est aujourd'hui de sortir de la logique de déficit structurel dans laquelle nous sommes engagés depuis 1974. Nous avons tracé une trajectoire – ce que confirme ce Programme de stabilité – que les marchés jugent crédible, puisqu'ils refinancent aujourd'hui la totalité de notre dette, comme celle du Royaume-Uni, de l'Allemagne, de l'Espagne et d'autres pays de l'Union européenne. Bref, nous avons les moyens de sortir de cette logique de déficit. La dette française est du reste très bien considérée par les investisseurs : les taux à court et moyen terme restent faibles. Cela suppose évidemment de respecter notre trajectoire de sortie du déficit en 2016.

Certains candidats à l'élection présidentielle annoncent d'emblée qu'ils modifieront cette trajectoire de réduction du déficit en repoussant l'horizon à 2017, voire plus tard encore. Quels seraient selon vous les effets d'une telle mesure sur le coût de notre dette ? Que se passerait-il si la croissance, estimée au-delà de 2 % dans les prévisions pour 2015 ou 2016, n'était pas au rendez-vous et exigeait des efforts supplémentaires ou une modification de la trajectoire fixée, avec un report de l'extinction du déficit en 2019 ou 2020 ?

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