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Intervention de Marie-Lou Marcel

Réunion du 7 mai 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur les langues régionales et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Lou Marcel :

Une dynamique s'est créée, malgré le recul de la transmission familiale d'une langue et d'une culture séculaires.

Des troubadours du XIIIe siècle à Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, cette langue a nourri de prestigieuses créations poétiques diffusées dans l'Europe entière, tout en continuant à dire dans les moindres chaumières « l'eau, le vent, le travail et l'émotion des hommes », comme l'écrit si bien Claude Marti.

Aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers d'écoliers, de collégiens et de lycéens apprennent la langue et, à côté des calandretas, qui pratiquent une immersion approfondie, se sont ouvertes des classes bilingues. Enfin, de nombreux adultes, soucieux de retrouver leurs racines ou d'acquérir par ce biais une meilleure intégration dans leur pays d'adoption, peuplent les cours dispensés par l'Institut d'études occitanes.

Eu égard à cette réalité et au péril toujours présent de l'extinction, la législation française souffre d'un retard incompréhensible à l'échelle de l'Europe. En effet, dans cet espace, depuis des décennies, le statut des nombreuses langues dites « régionales » bénéficie d'une reconnaissance et d'une protection officielles sans dommage pour l'unité et pour la croissance des nations. Certes, en des temps révolus, certains ont pu craindre qu'une protection des langues régionales ne porte atteinte à la cohésion de la nation française. Mais on peut observer que nous devons à des instituteurs publics la rénovation et l'application pédagogique de la langue d'oc. Citons, pour nous en tenir aux seuls Occitans, les Languedociens Antonin Perbosc et Prosper Estieu. Le provençal Célestin Freinet n'a pas, quant à lui, hésité à utiliser l'occitan dans ses méthodes de pédagogie active si novatrices et universellement saluées. La défense de l'occitan ne menaçait en rien l'unité nationale, mais apportait au contraire aux jeunes citoyens, outre un complément de formation et une connaissance de leurs racines, une ouverture aux autres langues latines et un message de fraternité à l'égard des peuples du monde entier. C'est la loi du 11 janvier 1951, rapportée par Maurice Deixonne, député socialiste du Tarn, qui rend possible l'enseignement des langues régionales dans les écoles de la République. Ce sont les circulaires des ministres socialistes de l'éducation nationale Alain Savary, en 1982, et Lionel Jospin, en 1990, qui encouragèrent la diffusion de cet enseignement, la création en 1992 du CAPES d'occitan venant consolider ces mesures.

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