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Intervention de Simon Renucci

Réunion du 7 mai 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur les langues régionales et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSimon Renucci :

Ce principe, en effet, ne saurait s'arrêter aux frontières.

Depuis Prosper Mérimée, nous avons pu concevoir la sauvegarde d'un patrimoine matériel, renforcé et reconnu par la loi Malraux, mais qu'en est-il des langues et des cultures comme patrimoine vivant à préserver ? Que faire ? En Corse, la loi du 22 janvier 2002 – fruit du processus de Matignon cher à Lionel Jospin – a confié à l'Assemblée de Corse le soin d'élaborer un plan de développement de la langue et de la culture corses. Sont entre autres proposés trois heures hebdomadaires d'enseignement à tous les niveaux, la généralisation du bilinguisme à l'école maternelle, la création d'au moins un site bilingue du premier degré par secteur de collège. Ce plan s'est élaboré dans un cadre conventionnel et partenarial avec l'État. Ce sont ces expériences que notre droit positif doit entériner. La Charte n'est qu'une consécration. Nous devons, enfin, adopter ces quelques mots adossés à notre Constitution, que chacun de nous égrène : « dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine ».

Je suis convaincu comme le professeur Cerquiglini que l'objet de ce débat n'est pas la langue elle-même, mais les représentations liées à la langue. La France n'est pas menacée par les identités régionales. N'ayons pas peur !

J'ai toujours défendu les langues et la culture régionales. Une langue ne se réduit pas au nombre de locuteurs. Elle appelle le partage comme le pain. C'est une richesse commune.

J'ai vécu mon enfance à Cozanno, un village du sud de la Corse, dans la vallée du Taravu. On y parle le corse, celui du lien dans la vie quotidienne. Ma mère, une institutrice du style « IIIe République » nous apprenait le français, clef des sciences et de l'instruction. J'ai grandi dans cette même appartenance, où, dans un village corse, au fronton de l'école de la République, je lisais nos principes : la liberté de mes origines, l'égalité de mes droits, la fraternité entre tous. Cela, je le pense, ne m'a pas nui.

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