Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je suis très heureuse de pouvoir aujourd'hui m'exprimer sur le sujet des langues régionales. J'ai également le plaisir d'associer à ces propos notre premier questeur, M. Richard Mallié.
Stendhal écrivait : « Le premier instrument du génie d'un peuple, c'est sa langue. » Le débat qui nous réunit cet après-midi m'évoque à une boîte de Pandore qu'il convient d'ouvrir avec la plus grande prudence. L'enjeu sous-jacent n'est pas mince : il s'agit de notre unité nationale. Ne l'oublions pas !
Si, comme le dit Ernest Renan, « l'existence d'une nation est un plébiscite de tous les jours », je suis persuadée que, dans notre État unitaire et décentralisé, la langue est l'un des ingrédients les plus importants qui composent notre nation. Ouvrir cette boîte de Pandore, même dans des conditions de sécurité adéquates, demande du courage. À ce titre, je tiens à vous féliciter, madame la ministre, d'avoir permis ce débat, qui me concerne tout particulièrement en tant que Française, niçoise et élue des Alpes-Maritimes.
Je tiens d'abord à rappeler devant la représentation nationale que la langue française est l'âme de la France, et qu'elle doit le rester. Notre langue commune participe de notre identité commune. À ce titre, je suis opposée à ce que les langues régionales ou minoritaires deviennent des langues officielles de la République au même titre que le français. C'est pourquoi, outre les problèmes de coût que cela poserait, je trouve inutile de rendre obligatoire la traduction en langues régionales des lois et des actes des collectivités territoriales.