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Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 7 mai 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur les langues régionales et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, lorsque je suis entré à l'école primaire, à l'âge de six ans, j'avais appris le béarnais et je ne connaissais pas un mot de français. J'ai fait ce que j'ai pu et je suis très fier d'avoir appris tant bien que mal le français. Lorsque des centaines de milliers de jeunes gens sont partis de la gare de Bayonne, monsieur le maire, ou de celle de Pau, pour devenir, il y a un peu moins d'un siècle, les héros anonymes du Chemin des Dames, ils parlaient beaucoup mieux le basque et le béarnais que le français. Pourtant, ils ont tout donné pour que nous soyons aujourd'hui ceux que nous sommes devenus.

Madame la ministre, l'ouverture d'un tel débat dans notre assemblée est un moment historique. J'espère que nous ne décevrons pas les espoirs qu'il fait naître partout dans notre pays.

On peut ressentir la même émotion en regardant un paysage familier, en s'attablant devant un fromage qui l'est tout autant ou en parlant une langue qui a toujours été celle de vos pères. Ce petit frisson sur l'échine, on le ressent aussi en écoutant, dans un stade, monter des chants d'encouragement prononcés dans toutes les langues de notre pays. On ressent ce même frisson en entendant chanter la Marseillaise, lorsque les diables tricolores entrent sur le terrain. J'ai compris que tout cela n'était que mésentente entre les hommes qui peuplent notre pays, lequel est pourtant, aujourd'hui, le plus avancé dans l'histoire de l'humanité.

De la même manière que l'on peut apprécier un paysage ou un mets, on doit pouvoir reconnaître ce que les langues, les identités, les cultures et l'histoire nous ont donné, partout dans notre pays. Je remercie Marc le Fur pour sa constance, Daniel Poulou et François Bayrou pour leur présence, et que je tenais à citer. Je remercie, enfin, toutes celles et tous ceux qui luttent en faveur des langues régionales.

Si nous parvenons à modifier l'article 2 de la Constitution, la caisse d'allocations familiales de Pau ne pourra plus dire qu'elle ne peut pas ouvrir une crèche en vallée d'Ossau parce qu'on risque d'y apprendre l'occitan !

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