Madame la ministre, je voudrais au nom de mes collègues du groupe Nouveau Centre me réjouir à mon tour de l'inscription à l'ordre du jour de nos travaux parlementaires de cette déclaration du Gouvernement sur les langues régionales suivie d'un débat.
Celui-ci en effet est une occasion rare, qui suscite beaucoup d'espoir pour tous ceux qui sont attachés à la reconnaissance des langues régionales en France. Disons-le très directement : l'organisation d'un tel débat n'est pas en contradiction avec l'exigence de la maîtrise de la langue française, qui est un souci du ministre de l'éducation nationale, ni avec l'enseignement des langues étrangères, indispensable dans le cadre de la mondialisation, ni, enfin, avec la défense du français à travers le monde. Je tiens d'ailleurs à saluer ici l'immense travail des hommes et des femmes engagés dans la francophonie, qui permettent à la langue française, symbole de la culture de la France, d'être véhiculée à travers le monde.
Pour autant, les langues régionales font partie de l'identité de nos régions à laquelle elles s'assimilent. Vous l'avez rappelé, madame la ministre : « les langues régionales font partie intégrante de notre pays ».
Le Conseil de l'Europe, cette grande et vieille institution créée au lendemain de la dernière guerre, symbole de la démocratie et des droits de l'homme et porteuse d'un idéal, a adopté une charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Pourquoi ? Parce que l'assemblée de Strasbourg considère à juste titre que la protection des langues régionales ou minoritaires historiques de l'Europe contribue à maintenir et à développer les traditions et la richesse culturelle de l'Europe.