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Intervention de Michel Schotte

Réunion du 6 mars 2012 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Michel Schotte, vice-président de l'ANCI :

Nous sommes effectivement honorés d'être ici, puisque nous touchons seulement 1,2 % des spectateurs – mais aussi la moitié des communes françaises ! Les circuits itinérants, qu'ils utilisent des salles fixes ou les salles polyvalentes des municipalités, offrent en effet du cinéma à des gens très éloignés de l'offre des centres villes et des multiplexes. En fait, je m'occupe pour ma part d'un multiplexe de vingt-trois salles en milieu rural !

Il y a environ 130 circuits itinérants en France, qui couvrent 88 départements et 2 300 communes. Ils assurent 37 000 séances pour 1,5 million d'entrées et réalisent 6 millions de chiffre d'affaires par an, le tout pour un prix de place abordable – 3,91 euros en moyenne. Mais notre économie est fragile : un projectionniste assure une seule séance à la fois, après avoir roulé pendant une demi-heure ou trois quarts d'heure et installé son matériel – puis remballage, et retour… Tout cela ne serait sans doute pas possible sans le soutien de l'État et des collectivités territoriales, mais nous nous appuyons dans la proportion de 70 à 75 % sur nos fonds propres et le passage au numérique pose pour nous un problème de survie. Si nous ne trouvons pas de solutions financières et techniques avant la fin de l'année, nous sommes morts. C'est pourquoi la déclaration de M. Garandeau nous rassure beaucoup.

Nous sommes très attachés à la diversité de l'offre : nous projetons des blockbusters américains ou français mais nous sommes à 70 % labellisés « art et essai ». Nous menons également une action très importante d'éducation à l'image : nous participons quasiment tous aux dispositifs « École et cinéma », « Collège au cinéma » et « Lycéens au cinéma », formant ainsi les futurs spectateurs de toutes les salles de France.

Nos outils, ce sont les projecteurs et les camionnettes. Or il n'existe pas encore de projecteurs numériques. Grâce à la collaboration du CNC depuis trois ans, puis à celle de la FNCF qui a pris récemment conscience de notre existence, nous sommes en discussion avec deux fabricants qui doivent nous fournir avant juillet des appareils semi-portables – ils pèseront quand même quarante kilos. L'engagement financier du CNC est confirmé et nos adhérents attendent avec impatience la publication du Cinenum consacré aux circuits itinérants. Il ne restera qu'à essayer les projecteurs des deux fabricants pendant quatre mois. Mais nos inquiétudes demeurent fortes : nous n'avons plus accès aux copies en 35 mm, sauf en dixième, voire vingtième semaine. C'est une catastrophe pour nos spectateurs : le public rural ou suburbain ne doit pas en être réduit aux films de patrimoine !

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