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Intervention de Henri Plagnol

Réunion du 6 mars 2012 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Plagnol, co-rapporteur :

Pour répondre d'abord à M. Lecoq, il existe des similitudes entre l'Afghanistan et le Sahel si l'on raisonne du point de vue du djihad islamique et de l'opposition à l'occident qu'il véhicule. Cependant, la comparaison s'arrête là, compte tenu des caractéristiques géographiques et des modes de vie très différents. C'est d'ailleurs ceux qui se réclament du djihad qui cherchent à imposer cette approche planétaire et nous avons intérêt au contraire à raisonner à l'échelle régionale, particulière. Quant à la collusion entre les Sahraouis et AQMI, on ne peut exclure qu'elle se produise un jour mais l'Algérie veille et cela explique que cela ne se soit pas produit jusqu'à présent.

J'ai été sensible aux remarques de MM. Schneider et Lecou. Concernant la situation tragique du nord du Mali, le président ATT nous avait fait part de ses inquiétudes. Il ne souhaitait pas militariser la lutte car il connaît son pays et sait que l'armée n'est pas la bienvenue au nord. C'est un Etat nation extraordinairement fragile que le Mali. Concernant l'appel au secours, la France a un rôle essentiel à jouer car elle est, me semble-t-il, le seul interlocuteur acceptable par les deux parties. Notre diplomatie doit donc s'activer si l'on souhaite éviter l'éclatement. Les Touareg iront-ils jusqu'à Bamako ? Je ne saurais dire. Ils veulent régler la question sécuritaire mais ce serait alors remettre en cause la carte de la région. La France doit soutenir une autre voie tout en montrant qu'elle comprend la situation des Touareg et la détresse qui est la leur.

S'agissant de la francophonie, c'est un facteur important car la lutte en cours est aussi culturelle. AQMI milite contre le français. Le président mauritanien nous a dit qu'il serait crucial de mettre en place des outils à destinations des magistrats et des militaires appartenant à la génération des 35-50 ans car se posent aujourd'hui des problèmes de commandement. Promouvoir la francophonie, c'est développer une approche différente et une ouverture. Il faut privilégier des actions ciblées en direction de certains milieux stratégiques de l'Etat.

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