Mme la Présidente, je vous remercie de recadrer le débat. Nous sommes en train de parler de l'avenir de l'audiovisuel extérieur de la France, sujet que nous avons déjà abordé à différentes occasions lors de cette législature, ainsi qu'au cours de la précédente, avec MM. François Rochebloine, Didier Mathus, Christian Kert et bien d'autres.
Alors que nous devons, comme cela est d'usage, nous prononcer sur l'autorisation de publication d'un rapport d'information, on nous dit que le destin de la France est en jeu et que la question est celle de l'issue de l'élection présidentielle ! M. Patrick Bloche et Mme Martine Martinel ne me paraissent pas être tout à fait en phase avec ce que notre rapporteur, Didier Mathus, vient d'exprimer… J'ai plutôt le sentiment que des commissaires politiques du parti socialiste, sans doute influencés par une récente réunion avec leur candidat, tentent de dicter à Didier Mathus, dont tout le monde reconnaît qu'il est un grand spécialiste de l'audiovisuel, ce qu'il doit dire et écrire. J'espère que cette pratique n'augure pas de ce que pourrait être l'avenir si les urnes étaient favorables aux collègues de l'opposition qui viennent de s'exprimer. Je dois dire que je suis assez surpris, pour ne pas dire plus, des interventions de Patrick Bloche et Martine Martinel.
Je souhaite par ailleurs souligner que, certes, se pose la question de la fusion de France 24 et RFI, mais qu'elle existait dès le début des travaux de la mission d'information et n'a rien de nouveau. En outre, la question de la constitution d'un pôle audiovisuel extérieur de la France ne se résume pas à cette fusion. Les deux rapporteurs l'ont d'ailleurs très bien dit.
Il existe un désaccord sur ce sujet. Il est patent mais finalement pas surprenant. J'ai participé assidûment aux travaux de la mission d'information et nous avons, à plusieurs reprises, évoqué cette question. Il existait également un débat sur un « adossement » de RFI à France 24. Il ne se limitait donc pas à la seule fusion.
Personne ne nie les difficultés rencontrées par AEF. Le groupe a connu des problèmes de gouvernance, mais j'ai le sentiment que les choses vont mieux aujourd'hui. La validation de la trajectoire financière a été délicate, mais on y voit plus clair aujourd'hui qu'il y a quelques mois, grâce aux efforts d'information consentis par France 24 à la suite du rapport de l'Inspection générale des finances. Se pose enfin la question du contrat d'objectifs et de moyens.
La constitution du pôle audiovisuel extérieur a donc connu des problèmes, que personne ne nie, mais des progrès ont aussi été réalisés, et je remercie Christian Kert de les avoir soulignés. Il convient de poursuivre dans cette voie, en particulier en développant des synergies avec d'autres acteurs de l'audiovisuel extérieur. C'est faire peu de cas de l'importance du sujet que de le résumer à la seule question de la fusion de RFI et France 24.
Nous avons reçu les personnels de RFI, sous votre égide, Mme la Présidente. Leur combat est évidemment émouvant. Ils sont attachés à leur « maison » et à leur travail ; leur combat mérite hommage et respect. Mais je pense, comme Christian Kert, que ces personnels ont un avenir dans le cadre de la fusion de RFI et France 24.
En conclusion, je souhaite insister sur les progrès réalisés par l'AEF, même si des incertitudes restent à lever. Le groupe de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) votera en faveur de l'autorisation de publication du rapport de la mission d'information, qui a travaillé de nombreux mois sur cette question. Il me semble opportun, même si des désaccords subsistent sur le fond, de publier ses travaux.