Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, lorsque M. Raffarin a été nommé Premier ministre, il a compris une chose : l'État impécunieux avait à sa disposition une palette d'interventions lui permettant de décentraliser, de déconcentrer, de déléguer, d'expérimenter, de transférer des responsabilités aux autres collectivités que la collectivité nationale, si possible en évitant de transférer les crédits. Cela s'appelait la « poutinisation ».
Au terme de la douzième législature, une série de départements, et tout particulièrement des départements ruraux, ont fait le bilan, y compris lorsqu'ils sont dirigés par vos amis. C'est le cas du mien : un département très rural, avec de beaux espaces mais peu d'économie et de richesses, et beaucoup de routes. Il fait face à ses responsabilités mais il n'a pas de mots assez durs pour dénoncer l'inéquité des mesures prises au cours de ces dernières années. Il faudrait prendre conscience que, dans un État républicain, l'équité devrait être la vraie mesure dans toutes les décisions qui sont prises, pour donner à ces territoires une capacité de vie, d'innovation, de développement. Or, ils ne recueillent que mépris et indifférence.
Aujourd'hui, on est encore en train de préparer un artifice. Chers collègues qui étaient présents lors de la dernière discussion sur la loi de finances pour 2007, souvenons-nous d'Augustin Bonrepaux. (« Ah ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Sa retraite nous a fait perdre sa voix, qui nous manque cruellement dans le débat de ce matin !