Vous semblez très mal connaître la sidérurgie, monsieur le ministre, parce qu'il n'y a plus de hauts-fourneaux en activité actuellement en Lorraine !
Tata Steel produit des rails. Savez-vous, monsieur le ministre, où est fabriquée la fonte ? En Angleterre.
Heureusement, il y a aujourd'hui des portes de voiture qui sortent de l'usine ArcelorMittal en Lorraine. Pour l'instant, la fonte vient de Dunkerque, mais elle provient également de Severstal, un groupe russe. Savez-vous qu'à Gandrange, là où l'aciérie a fermé, la fonte vient de Duisbourg. C'est dire que, aussi bien à Tata Steel, qu'à ArcelorMittal et au LCB de Gandrange qui existe encore, car il y a encore de la sidérurgie à Gandrange, nous importons la fonte de l'étranger alors que nous pourrions produire avec les seuls hauts-fourneaux d'ArcelorMittal produire de la fonte sur place, faire travailler ces six cents personnes qui pourraient approvisionner les trois entreprises.
Cela est grave, car vous avez déjà renoncé, comme à Liège ou à Madrid où l'on a inventé le concept d'une aciérie en arrêt temporaire à durée indéterminée. En refusant notre proposition de loi, vous êtes en train d'enterrer définitivement la sidérurgie française, à l'instar de ce qu'ont fait les Européens. Nous sommes en train de renoncer à une sidérurgie européenne. Vous en êtes les complices en rejetant ce que nous proposons, qui est très simple : reprendre l'initiative.
Peut-être que Nicolas Sarkozy annoncera dans quelques jours que l'on va redémarrer la filière liquide, les hauts-fourneaux, le projet ULCOS – vous l'aurez – mais pour trois mois, six mois. En réalité, l'entreprise ArcelorMittal n'a plus envie, sur le long terme, de produire de la fonte sur notre territoire. Elle a envie de le faire dans les BRICS, au Brésil, en Inde et en Chine. Et vous serez les fossoyeurs de nos hauts-fourneaux ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)