Par mesure d'économie, nous avons limité le nombre de nos déplacements, monsieur Lebreton, et nous ne nous sommes donc pas rendus outre-mer. D'autre part, madame Lemorton, notre mission portait sur l'hébergement et sur l'accès au logement des plus démunis, et non sur le logement en général.
Cela étant, si nous avons marqué dans notre rapport notre approbation de la stratégie en faveur du « logement d'abord », nous y insistons aussi sur la nécessité de créer des places d'hébergement d'urgence et, à tout le moins, de pérenniser celles qui sont ouvertes l'hiver. En effet, il n'est pas plus agréable de vivre dans la rue l'été que l'hiver : les sans-abri éprouvent de grandes difficultés toute l'année, et en particulier en période de canicule. Or toutes les associations nous ont dit que les campagnes lancées en hiver contribuaient à occulter cette réalité.
Ayant constaté les difficultés évoquées par Jacqueline Fraysse, Arnaud Richard et moi-même avons écrit au ministre de la santé à propos de l'hôpital de Nanterre. Nous rappelons d'ailleurs dans notre rapport que le service des urgences de cet établissement de 286 lits enregistre chaque année 37 000 passages, dont 7 000 de sans-abri. Il joue donc un rôle indispensable, à côté du centre d'hébergement de 400 places, pour toutes ces personnes « cassées » par la vie, amenées là par les soins de la Préfecture de police de Paris, généralement à partir de la station de métro Nation. Mais je dois dire aussi que, même si ce centre a fait l'objet de travaux importants, nous avons eu un choc en le visitant.
Quant aux 12 000 logements – 12 500, plus exactement – qui font défaut pour l'application de la « loi DALO », ce n'est pas à Paris qu'ils manquent, mais dans l'ensemble de l'Île-de-France.