Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État , mes chers collègues, le projet de loi que nous discutons aujourd'hui est la traduction des annonces du Président de la République du 29 janvier dernier.
L'objectif poursuivi est louable, puisqu'il vise à encourager l'offre de logements et à poursuivre l'effort sans précédent que nous avons engagé en matière de construction – rappelons qu'entre 1997 et 2002, seulement 265 000 logements sociaux ont été construits alors que notre majorité en a fait sortir de terre près de 600 000.
Comme le Président de la République, nous voulons continuer à faciliter l'accès des Français au logement et soutenir l'activité du secteur de la construction. Vous-même l'avez rappelé, monsieur le secrétaire d'État : chaque nouveau logement construit se traduit par la création de 1, 5 emploi.
Chacun le sait, il faut agir sur l'offre et construire plus pour habiter mieux. Chacun le sait, il faut encourager la transformation de bureaux en logements. Chacun le sait, il faut que pour un terrain, la possibilité de construire des logements neufs soit privilégiée tout en respectant le cadre de vie des uns et des autres.
Concrètement parlant, la possibilité de surélever des bâtiments collectifs existants ou d'agrandir des maisons va nécessairement répondre aux attentes de nombreuses familles.
Grâce à ce texte, en matière d'urbanisme, l'effet sur l'espace sera ainsi maîtrisé. La densification raisonnée va engendrer un urbanisme rationalisé et rentabiliser au mieux les équipements existants.
Dans cette période budgétaire serrée, le Gouvernement est plus que jamais soucieux des deniers de l'État. Ainsi, la dynamique enclenchée par ce texte repose sur des avancées normatives.
Le rapporteur l'a rappelé, le projet de loi va favoriser la construction en portant notamment de 20 % à 30 % la constructibilité dans le cadre d'agrandissement ou de construction de bâtiments à usage d'habitation, applicables dans les collectivités dotées d'un PLU, d'un POS ou d'un plan d'aménagement de zone.
Concrètement, et pour parler chiffres, cette mesure pourrait permettre de construire entre 20 000 et 40 000 logements supplémentaires par an pendant trois ans. Ce projet de loi a vocation à s'appliquer rapidement afin d'obtenir des résultats tout aussi rapides. Au total, ce seront près de 17 000 communes qui seront concernées.
Néanmoins, le principe de libre administration des collectivités locales est respecté avec une logique inversée de la preuve, et des limites : par exemple, la majoration ne sera pas applicable sur les territoires couverts par un plan d'exposition au bruit ni dans les secteurs sauvegardés. Les communes ayant déjà appliqué le dispositif de majoration des droits à construire en zone urbanisée pour construire ou agrandir un logement ne sont pas concernées.
Il reste possible, pour les communes, les EPCI ou les communes membres d'un EPCI, de délibérer contre l'application de cette majoration de 30 %, à la condition d'en informer le public préalablement et dans des délais précis. Les conséquences de la majoration devront ainsi être expliquées à la population. La commune ou l'EPCI conserve également la possibilité de revenir à tout moment sur son choix initial, soit pour écarter l'application de la majoration à tout ou partie de son territoire, soit pour l'y introduire.
Par conséquent, cette mesure vise avant tout à redynamiser la construction, mais de manière temporaire et jusqu'au 1er janvier 2016.
On l'observe, le dispositif est souple : il est possible aux communes ou groupements d'appliquer ou non la majoration de 30 % ou de n'appliquer le dispositif que sur une partie de leur territoire. À tout moment, il peut y être mis fin.
À ceux qui craignent une remise en cause des pouvoirs du maire, il faut répondre non : le maire a vocation à rester en première ligne.
De son côté, l'État montre l'exemple : afin de dynamiser la construction, il va libérer, entre 2012 et 2016, 1 500 hectares de terrains qu'il détient dont 880 hectares en Île-de-France afin d'y construire des logements. Le recours proposé aux baux emphytéotiques de longue durée va également dans le bon sens.
Compte tenu des garde-fous mis en place avec le dispositif, le groupe UMP soutiendra ce projet de loi original et pragmatique…