Mais justement, j'ai déjà parlé de l'évolution.
Dix millions de Français ont des difficultés à trouver un toit, et personne n'est épargné : étudiants, salariés, chômeurs, célibataires, divorcés et séparés, familles... Le logement est devenu le premier poste de dépenses des ménages. Il représente désormais 23 % de leur budget, contre 13 % il y a vingt ans. Et, vous le savez comme moi, cette part peut, particulièrement en région parisienne, grimper jusqu'à 50 %, parfois plus. En dix ans, les loyers ont augmenté de 90 % et les prix de vente de 110 % ! À Paris et dans sa région, un jeune sur dix seulement parvient à trouver un logement décent, tandis que 100 000 logements restent inoccupés. Les plus modestes et les classes moyennes paient au prix fort les choix faits par la majorité, pour le logement comme pour le reste.
Ce bilan désastreux devrait vous inciter à réfléchir, à prendre le temps de débattre, à consulter le peuple et ses représentants sur un sujet crucial qui touche chacun de nos concitoyens. Il n'en est rien. Puisque le Président de la République a été touché par la grâce et qu'il trouve des mérites au référendum – mérites bien tardifs, puisque je vous rappelle qu'il s'est assis sur le résultat de celui de 2005 –, voilà un sujet sur lequel un référendum serait particulièrement bienvenu.
Cette fin de législature et les conditions dans lesquelles nous légiférons sont particulièrement symboliques du peu de considération – et c'est un euphémisme – du Président de la République pour les parlementaires, la démocratie représentative et le débat citoyen. D'ailleurs, les déclarations du chef de l'État à Marseille ne laissent pas de doute à ce sujet. La réduction du nombre des représentants de la nation élus au suffrage universel direct est à l'ordre du jour de son prochain quinquennat. La démocratie n'a plus qu'à bien se tenir !
D'ailleurs, pour ceux qui siègent dans cet hémicycle depuis un certain temps, vous vous rappelez que Nicolas Sarkozy, comme parlementaire, ne rallongeait pas les débats. On peut bien le dire, il n'a pas trop usé son fauteuil, puisque les parlementaires de l'époque ne se rappellent pas l'avoir souvent entendu dans cet hémicycle. C'est sûrement ce qui lui permet aujourd'hui de donner des conseils sur l'activité qui devrait être celle des députés !