Concernant les emprises utilisées pour la construction au détriment des espaces naturels, je suis globalement d'accord avec vous, sauf que certaines erreurs ont été commises, y compris dans le Grenelle de l'environnement. J'ai ainsi dans ma commune 300 hectares de friches industrielles : or il est beaucoup plus compliqué de construire, dans cet espace, sur une dalle en béton de vingt hectares parce qu'entre-temps s'y est installée une espèce quelconque de batraciens, que sur dix hectares de prairie verte à la sortie de la ville ! On pourrait donc supprimer les études d'impact imposées dans ce domaine.
Par ailleurs, il est ridicule de vouloir s'en prendre à la pêche de loisir : l'impact des mesures proposées en la matière est nul. À cet égard, les ministères de l'environnement et de l'agriculture n'ont guère brillé lorsqu'il s'est agi de limiter par exemple la pêche au thon rouge en Méditerranée : s'il est justifié de limiter à 25 000 ou 40 000 tonnes les quotas de thon rouge, pourquoi ne pas accorder un petit quota de 50 à 100 tonnes à la pêche sportive dans ce domaine ? L'État se prive de ressources en empêchant cette pêche, sachant que lorsqu'on souhaite préserver une espèce, il faut protéger les adultes reproducteurs et non les jeunes poissons, contrairement à ce que l'on fait !
Enfin, concernant la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, peu d'aides sont mises en oeuvre par l'État. On observe par ailleurs une énorme inertie du ministère chargé de l'environnement. Quand on est confronté à une espèce envahissante, qu'il s'agisse d'un animal ou d'une plante, il faut plusieurs années pour qu'elle soit déclarée comme telle et que soient prises les mesures de destruction nécessaires : entre-temps elle a eu la possibilité de bien s'installer sur le territoire et devient beaucoup plus difficile à combattre. Nous devons être beaucoup plus réactifs dans ce domaine.