Monsieur le député, prévenir le décrochage scolaire est, d'abord, un travail d'anticipation. La politique que nous portons depuis plusieurs années en matière d'individualisation, d'accompagnement et d'aide personnalisée permettra indiscutablement, sur la durée, d'obtenir des résultats et de trouver une solution pour chaque élève sorti du système éducatif. Nous devons passer de l'école pour tous, qui a été un slogan pendant années, à la réussite de chacun : une solution pour chaque élève. Nous ne sommes malheureusement pas en mesure, aujourd'hui, de garantir à chaque parent de France une solution pour son enfant au moment où il sort du système éducatif. Ce travail préventif est nécessaire et justifie la politique que nous conduisons.
Nous devons également nous préoccuper des 160 000 perdus de vue, c'est-à-dire des élèves qui ont disparu du système éducatif entre la fin d'une année scolaire, en juin, et le début de l'année suivante, en septembre. Comme je l'ai précisé tout à l'heure, grâce à un travail d'interconnexion de nos réseaux informatiques avec ceux du ministère de l'agriculture, des CFA et des missions locales, nous avons réussi à identifier les décrocheurs intuitu personæ. J'ai, par conséquent, adressé à chaque inspecteur d'académie, dans chaque département, la liste de ceux qui nous ont quittés après l'âge de seize ans suite à un échec scolaire. Quatre cents plateformes de lutte contre le décrochage scolaire ont été mises en place à l'échelon des bassins de vie, afin de coordonner l'action de l'éducation nationale, des CFA, des chambres d'agriculture – dans le cadre de l'enseignement agricole – et des missions locales, s'agissant des formations non spécifiques, permettant ainsi d'apporter une solution à chacun de ces décrocheurs. Ce dispositif a été mis en place à l'automne par les préfets et par les recteurs. Ainsi, un suivi individualisé nous permettra de faire une proposition à chacun de ces élèves.
Vous le voyez, qu'il s'agisse de la prévention ou du traitement instantané de la lutte contre le décrochage, nous avons décidé de nous mobiliser fortement. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)