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Intervention de Luc Chatel

Réunion du 16 février 2012 à 15h00
Débat sur l'éducation

Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative :

Monsieur Richard, apprendre l'anglais ne doit plus être une option.

Nous vivons dans un monde ouvert, qu'on le veuille ou non. Et c'est, en tant que ministre de l'éducation nationale, un ardent défenseur de la langue française qui vous parle. Nous avons un partenariat permanent avec l'Académie française, et j'évoquais tout à l'heure l'apprentissage du français dès le plus jeune âge. Mais la langue de communication internationale est devenue, qu'on le veuille ou non, la langue anglaise. Or nous savons, du fait des comparaisons internationales, chères à M. Durand, que les Français ne sont pas particulièrement brillants dans l'enseignement et l'apprentissage de l'anglais.

J'ai installé il y a plusieurs mois un comité chargé de faire des propositions, présidé par Suzy Halimi, grande linguiste et ancienne présidente de Paris III, qui vient de me remettre un rapport. J'ai retenu un certain nombre de ses propositions.

D'abord, la sensibilisation précoce, c'est-à-dire dès la maternelle. Des poésies, des comptines, des mots en anglais doivent être appris pour que l'oreille se familiarise. Et l'on sait que dès le plus jeune âge, cela permet d'obtenir des résultats. Car ce que l'on apprend à quatre ans ou à six ans, on peut l'acquérir pour la vie.

Ensuite, la mobilité internationale. Il y a sans doute là une des plus grandes inégalités sociales. En effet, dans certains milieux, les parents peuvent envoyer leurs enfants à l'étranger dans le cadre de séjours scolaires ou d'échanges, alors que, dans d'autres milieux, ce n'est pas possible. Il y a là une véritable inégalité. Or, lorsque vous vous présentez à l'entrée d'une grande école ou à certains concours, l'anglais fait partie des disciplines obligatoires, et être bilingue est souvent une nécessité.

Nous allons travailler, sur la proposition de ce rapport, à l'élaboration d'un cahier des charges national de séjours linguistiques. Il faut, dans les années qui viennent, que l'on puisse s'engager vis-à-vis des parents à ce que chaque enfant de France puisse, au cours de sa scolarité, bénéficier d'un séjour individuel. Je veux parler d'un vrai séjour linguistique, pas d'un séjour de découverte.

Enfin, j'ai demandé au CNED, il y a plusieurs mois, de réfléchir à un système interactif d'enseignement à distance de l'anglais. Les équipes du CNED ont fait un travail absolument remarquable. Je vous encourage d'ailleurs à aller sur le site englishbyyourself.fr, qui propose un nouveau mode d'apprentissage de l'anglais – allant de la maternelle jusqu'à l'enseignement supérieur ou à la formation continue et permanente –, avec des exercices, des jeux, ou encore la possibilité d'avoir un enseignant sur internet grâce aux nouvelles technologies. L'éducation du XXIe siècle, monsieur Richard, c'est aussi être capable d'utiliser le numérique pour apporter un meilleur service à l'ensemble de nos élèves et à leurs familles.

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