Les enfants des réformes Darcos et Chatel seront évalués par PISA en 2018 ou en 2021. Je ne vous donne pas rendez-vous en 2021, monsieur Durand, mais, de grâce, pour la clarté et la bonne tenue du débat, essayons plutôt de considérer le fond du problème.
Pendant vingt-cinq ans, le système éducatif n'a pas su se moderniser, s'adapter à la massification – vous allez encore dire que j'invente des mots ! On ne peut pas travailler de la même façon lorsque le lycée est fréquenté par 20 % d'une classe d'âge et lorsqu'il l'est par 70 % d'une classe d'âge. Il y a une génération d'enseignants qui exercent encore aujourd'hui leur métier et qui ont connu l'époque où les classes étaient homogènes, où c'était en quelque sorte l'élite qui allait au lycée.
Vous savez très bien que la stratégie qui, depuis plusieurs années, consiste à s'adapter, à faire davantage confiance aux enseignants, à offrir davantage d'autonomie, de marges de manoeuvre, de personnalisation – oui, je maintiens ce mot –, c'est la politique qui nous permettra d'obtenir de bons résultats. Il faut faire du sur mesure, faire plus pour les élèves qui ont plus de difficultés, tels les handicapés, tels ces jeunes issus de milieux défavorisés et qui sont accueillis dans les internats d'excellence, et sortir de l'égalitarisme qui a fait tant de mal à l'éducation nationale. Voilà la vraie réponse.
Enfin, vous m'avez interrogé sur la carte scolaire. Monsieur Durand, vous le savez très bien, nous ne l'avons pas supprimée, nous l'avons assouplie. Aujourd'hui, nous prenons en compte davantage de dérogations. Défendez-vous vraiment un système qui permettait les passe-droits à outrance et qui avait abouti à la ghettoïsation ?Celui qui était issu d'une famille connaissant le système se faisait domicilier à proximité d'un établissement qui avait bonne réputation : c'était cela, le système précédent.