Monsieur le député, la politique menée en faveur de l'accueil des enfants handicapés en milieu ordinaire illustre assez bien la stratégie de personnalisation que j'évoquais tout à l'heure. En 2005, le Parlement a voté une loi très importante en faveur des handicapés. Depuis lors, des efforts considérables ont été fournis par l'éducation nationale, et je veux rendre hommage – car tout ne dépend pas de la seule volonté du ministre – à tous les acteurs qui l'ont rendu possible, et d'abord aux enseignants qui ont accueilli dans leurs classes des enfants handicapés. C'est un drame terrible, pour des parents, que de se voir fermer la porte de l'école pour leur enfant handicapé.
D'autre part, le Président de la République a voulu cette scolarisation en milieu ordinaire. Au-delà de ce drame de la porte fermée, il est très important que les autres enfants – ceux qui n'ont pas de difficultés – soient dès leur plus jeune âge confrontés à la différence, apprennent que d'autres enfants, qui ont peut-être eu moins de chance qu'eux dans la vie, ont un handicap mais sont accueillis comme les autres, partagent les mêmes enseignements.
Nous avons donc mobilisé des moyens sans précédent. Je rappelle que, depuis la loi de 2005, l'école de la République accueille 60 % d'enfants handicapés de plus, soit un total de 214 000 aujourd'hui. Cet effort se prolonge : dans le budget pour 2012, les crédits que l'éducation nationale consacre à la scolarisation des enfants handicapés augmentent de 30 %. C'est possible grâce à l'ouverture de classes spécialisées, CLIS et ULIS. C'est possible grâce à l'accueil de ces enfants dans des classes classiques, avec un accompagnement individuel par des auxiliaires de vie scolaire. Le Président de la République avait tenu à annoncer, au moment de la conférence sur le handicap, la création d'auxiliaires de vie scolaire. Nous en avons créé 2 300 à la rentrée, nous en créerons de nouveau à la rentrée prochaine : en quelques années, nous avons doublé le nombre d'accompagnants individuels pour les enfants handicapés.
Vous le voyez, notre détermination est totale. Certes, on ne fait jamais assez, et, il y a quelques jours, nous étions réunis autour du Premier ministre pour traiter de la question de l'autisme, car nous avons à progresser encore en la matière. Dès cette année, nous ouvrirons de nouvelles classes, car la scolarisation des enfants handicapés est un principe absolument fondamental, et le Gouvernement a décidé de le porter.