Nous avons décidé de regarder la réalité en face. À cet égard, je veux rendre hommage à Éric Debarbieux, qui présidait le conseil scientifique des états généraux sur la sécurité à l'école et qui m'a alerté sur ce sujet. Il m'a fait rencontrer des parents dont les enfants étaient victimes de harcèlement.
Le harcèlement, cela commence par la petite brimade, la petite bousculade. Cela se poursuit avec la taquinerie qui aboutit à l'exclusion, et cela peut conduire jusqu'à l'échec scolaire, jusqu'à l'absentéisme, voire jusqu'au suicide.
Selon l'étude de l'UNICEF conduite par Éric Debarbieux, 10 % des élèves sont victimes de harcèlement d'une manière ou d'une autre.
J'ai donc décidé d'organiser, en mai dernier, les premières assises sur le harcèlement à l'école, et nous avons pris un certain nombre de décisions. La première fut la création d'un site de ressources qui a reçu, en quelques semaines, plus de 170 000 visites et qui informe à la fois les parents et les enseignants de ce qu'est le harcèlement. J'ai pu voir, en Finlande et au Danemark, par exemple, des programmes éducatifs absolument remarquables de prévention du harcèlement.
Deuxième décision, j'ai signé avec Facebook une convention de partenariat pour lutter contre le harcèlement en ligne. C'est effectivement une nouvelle forme de harcèlement : on crée des groupes d'amis contre Untel ou Untel, et on insulte, on diffame, on harcèle un camarade de classe, un professeur. Cela nous regarde, nous, éducation nationale. Nous n'avons pas le droit de dire : « Ça ne s'est pas fait dans l'enceinte du collège, ça ne nous concerne pas ! » Nous devons être vigilants et prévenir cette forme de harcèlement. Dorénavant, l'opérateur Facebook pourra aller jusqu'à fermer un compte utilisateur lorsqu'il détecte un harcèlement que nous avons repéré.
Autre décision, nous avons lancé une grande campagne contre le harcèlement. Vous avez peut-être pu voir ces spots de trente secondes à la télévision publique, mais la campagne se déroule également sur internet. Elle vise à sensibiliser les jeunes, qui ont parfois tendance à minimiser l'impact de leurs gestes, l'impact de leurs actes.
Je vous remercie, monsieur le député, de me donner l'occasion de rappeler tout cela. C'est un sujet sur lequel nous devons être totalement mobilisés, par-delà nos différences de sensibilité. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)