Monsieur le ministre, ma question a trait à la lutte contre le harcèlement à l'école.
La vie des établissements scolaires ne saurait se résumer à des questions de violence à l'école. Les brimades répétées – physiques, verbales, symboliques – ne sont pas non plus toute la violence à l'école. Cependant, il est probable que beaucoup d'enfants et de jeunes souffrent de ce phénomène trop longtemps ignoré ou banalisé. Grâce à la recherche, aux associations et à votre action, monsieur le ministre, nous savons désormais que près de 12 % des enfants âgés de huit à onze ans rencontrent des problèmes de harcèlement et que 10 % des collégiens subissent un harcèlement que l'on peut qualifier de sévère à très sévère.
Or cette forme de violence trop longtemps passée sous silence peut avoir des conséquences dramatiques, voire, parfois, irréversibles : absentéisme, phobie scolaire, perte de l'estime de soi, déscolarisation, anxiété, dépression, voire pire. Vous avez décelé ce harcèlement scolaire méconnu. Le harcèlement est reconnu par la loi comme un acte de violence, mais, à l'école de la République, sous la responsabilité des enseignants, des chefs d'établissement et de leurs équipes, des brimades et des moqueries quotidiennes peuvent marquer à vie nos enfants et nos adolescents. Des phrases terribles, qu'on entend de-ci, de-là, semblent banaliser ces actes, comme « il faut apprendre à se défendre seul » ou « c'est l'apprentissage de la vie ». Elles témoignent aussi de l'impossibilité de se défendre lorsqu'on est humilié.
À la suite des états généraux de la sécurité à l'école, qui se sont tenus en 2010, et dans le prolongement des assises nationales sur le harcèlement, qui ont eu lieu au mois de mai dernier, vous avez décidé, monsieur le ministre, de faire de la lutte contre le harcèlement à l'école une priorité nationale,…