Monsieur le député, votre question touche au coeur du défi que nous sommes chargés de relever : faire en sorte que chaque enfant de France maîtrise les fondamentaux en quittant le premier degré.
Comme vous l'avez très justement rappelé, l'enseignement secondaire tel qu'il est organisé ne permet pas de compenser les difficultés d'un élève après son entrée en sixième – et ceci n'est pas un reproche, car ce n'est pas son rôle. Nous avons la même proportion d'élèves en très grande difficulté à l'entrée en sixième et à dix-huit ans. Cela signifie que lorsque des difficultés sont apparues avant l'entrée en sixième, on n'arrive plus à les compenser.
C'était donc au primaire qu'il fallait s'attaquer. C'est pour cela que nous avons décidé de mobiliser des moyens, je l'ai rappelé tout à l'heure, sur la maternelle, afin que, à travers l'apprentissage du travail de la mémoire, de la récitation, du par coeur, l'on puisse stimuler les fondamentaux dès le plus jeune âge. Ensuite, nous avons mis en oeuvre les programmes rénovés, concentrés sur les fondamentaux. Finalement, on apprenait trop de choses à l'école. À force de tout vouloir enseigner, on en avait oublié les fondamentaux : savoir lire, écrire et compter à l'entrée en sixième.
Nous avons également mis en place un système d'évaluation en CM2 et en CE1, qui est intéressant, car il permet d'avoir des comparaisons annuelles sur l'ensemble d'une cohorte, et il permet de mesurer les progressions des performances de notre système éducatif. Je l'ai dit tout à l'heure, dans les résultats de l'évaluation de 2011, que nous avons réalisée au printemps sur des élèves de CE1, nous avions 78 % d'élèves qui avaient des résultats bons ou très solides en français. Les résultats étaient de quatre points inférieurs à la même époque l'année précédente. Nous voyons donc bien que le travail de fond qui consiste à concentrer les programmes sur les fondamentaux, à apporter une aide personnalisée, deux heures par semaine, par petits groupes, pour les élèves qui ont des difficultés, donnera des résultats sur le long terme.
Vous l'avez rappelé, le temps de l'école est un temps long, qui n'est sans doute pas celui du temps politique, mais nous sommes là pour améliorer durablement les résultats. Les réformes que nous avons mises en oeuvre dans le primaire donneront des résultats positifs sur la durée.