Monsieur le ministre, vous avez insisté sur la personnalisation et le sur-mesure, oubliant l'obligation de s'assurer, par la médecine scolaire, de la santé de nos élèves. Aujourd'hui, les médecins scolaires sont 1 300 pour 12 millions d'élèves ; d'ici à 2019, 42 % d'entre eux partiront à la retraite ; 220 postes sont actuellement vacants. En début de carrière, leur salaire mensuel brut est de 1 750 euros – les médecins scolaires sont les grands oubliés de la revalorisation dont vous avez parlé –, après neuf ans d'études de médecine, une formation spécifique à l'École des hautes études de santé publique et un an de stage professionnel. Le décret qui devait modifier cette grille indiciaire, annoncé pour la fin décembre 2011, est toujours en attente de publication.
En septembre 2011, la FCPE de Seine-Saint-Denis avait sollicité de l'Organisation des nations unies et de l'Organisation mondiale de la santé une aide humanitaire pour attirer l'attention sur les défaillances de la politique de santé à l'école. S'il s'agit là d'un département particulièrement sinistré, où de nombreux enfants ne bénéficient d'aucun suivi médical, le même constat d'insuffisance peut être fait sur tout le territoire, dans chacune des régions. C'est d'autant plus grave que, dans certaines zones défavorisées, l'école est le seul lieu susceptible d'offrir prévention et dépistage pour des pathologies que l'on croyait éradiquées et qui réapparaissent, comme la tuberculose. Sans ce suivi personnel, nos enfants sont les grands oubliés !
La semaine dernière, une journée d'action était organisée à Paris, au cours de laquelle les médecins scolaires ont manifesté pour alerter la population sur la disparition progressive d'une profession indispensable dont les missions sont fondamentales pour détecter les troubles de l'apprentissage, déceler la souffrance des élèves et favoriser l'intégration des enfants handicapés. Voilà ce qu'est une véritable personnalisation !
Le corps des médecins de l'éducation nationale est victime de conditions de travail de plus en plus dégradées et d'une véritable crise d'attractivité. Les rapports de la Cour des comptes et du Comité d'évaluation préconisent une politique globale de revalorisation et de renforcement de la médecine scolaire. Et vous, monsieur le ministre, avez-vous décidé d'abandonner purement et simplement la médecine scolaire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)