…ces collégiens qui, une fois sorti de leur établissement, n'avaient personne à la maison pour les accueillir, pour les faire travailler. Eh bien, à l'heure où je vous parle, madame la députée, un million de collégiens sont accueillis dans leur établissement scolaire et pris en charge par des enseignants pour du soutien scolaire, des activités sportives ou culturelles. Un collégien sur trois bénéficie aujourd'hui de ce nouveau dispositif.
La personnalisation a également sous-tendu la réforme du lycée que j'ai engagée. Pour la première fois, un accompagnement personnalisé de deux heures permet de préparer les lycéens au monde qu'ils vont découvrir à l'université. Nous avons aujourd'hui trop d'échec en fin de terminale. Rappelons qu'un étudiant sur deux échoue en fin de première année à l'université. Il fallait donc réorganiser le lycée pour mieux préparer nos élèves à l'enseignement supérieur. C'est l'esprit même de la réforme du lycée.
Personnalisation aussi lorsque nous mettons en place un système sur mesure pour lutter contre le décrochage scolaire. Jamais, madame la députée, jamais nous n'avions détecté comme nous l'avons fait les « décrocheurs » scolaires : on n'en connaissait même pas le nombre. Quand je suis arrivé au ministère, j'ai demandé combien d'élèves quittaient le système éducatif sans qualification, sans diplôme. Mes services n'en avaient aucune idée ! Il a fallu interconnecter les réseaux de l'éducation nationale avec ceux de l'enseignement agricole, des centres de formation d'apprentis et des missions locales. Et nous savons depuis qu'environ 220 000 jeunes quittent le système éducatif chaque année sans qualification. Maintenant que nous les connaissons individuellement, nous avons mis en place un dispositif de suivi et nous proposons à chacun une réponse à ses problèmes. C'est cela, la personnalisation.
Personnalisation également des parcours, avec un système d'orientation qui doit être beaucoup plus progressif, réversible. On a le droit, madame la députée, de ne pas savoir ce qu'on veut faire dans la vie à quatorze ans.