Monsieur le ministre, le 21 décembre dernier, le comité central d'entreprise de PSA a décidé de supprimer 4 000 emplois en France, dont 1 900 CDI. Depuis juin, un document de travail de la direction évoquait l'hypothèse de la fermeture du site d'Aulnay, mais le ministre de l'industrie avait affirmé aux salariés qu'il n'y avait pas d'inquiétudes à avoir.
Or la presse annonce aujourd'hui que la situation de PSA s'est énormément dégradée. La division automobile a perdu près de 100 millions d'euros l'an dernier, même si le groupe lui-même a engrangé 588 millions de bénéfices. Face à cette situation nouvelle, le groupe envisage de porter la réduction de ses coûts de 800 millions à 1 milliard d'euros en 2012. Des coupes sont prévues dans la recherche et développement, mettant à mal les projets de nouveaux véhicules. Le siège parisien va être vendu et les salariés devront subir un à deux mois de chômage partiel. À entendre le PDG de PSA, les réductions de surcapacités en Europe sont inévitables, notamment pour les petits modèles, du fait du recul des marchés européens lié à la crise.
Monsieur le ministre, allez-vous continuer à mener vos politiques d'austérité, qui sapent le pouvoir d'achat et fragilisent ainsi notre industrie ?
Le site d'Aulnay, qui produit la C3, se retrouve de nouveau sur la sellette. La fermeture de cette usine de 3 300 salariés entraînerait au total la disparition de plus de 10 000 emplois, en comptant les intérimaires et les sous-traitants. Des milliers de familles se trouveraient dans le plus grand dénuement. Non seulement de nombreux salariés connaîtraient des difficultés pour se reconvertir à cause du fort taux de chômage mais les jeunes seraient privés d'importantes possibilités d'emploi.
Monsieur le ministre, cette situation exige d'agir dans deux directions : renforcer en urgence les droits des chômeurs pour créer une véritable sécurité d'emploi et de formation ; mettre en place au plus vite une véritable politique industrielle en réorientant les richesses produites, des dividendes vers l'emploi et les salaires.