Je ne suis pas très fort en mathématiques, mais il me semble qu'il y a un problème dans votre calcul, monsieur le ministre.
Quand 6 millions de Français doivent aujourd'hui avoir recours aux services de Pôle emploi, la moindre des choses serait quand même qu'ils puissent être accueillis et accompagnés, car ce sont les premières victimes de la crise.
Vous n'avez pas non plus été au rendez-vous de l'emploi des jeunes, en ne vous dotant que d'un fusil à un coup, celui de l'alternance, sans vous rendre compte que la capacité d'accueil des entreprises est elle aussi très dépendante de la conjoncture économique ; contre le chômage massif des jeunes, l'alternance ne peut pas tout.
Pour le chômage des seniors, vous êtes resté l'arme au pied, spectateur impuissant d'une dégradation incroyable. Qui ne comprend que ces chiffres posent à l'évidence la question non pas de l'existence mais de l'application aux seniors de la rupture conventionnelle ? Cette dérive, qui aboutit à l'exclusion des plus de cinquante ans de l'entreprise, transforme sous nos yeux une liberté nouvelle, la rupture conventionnelle, en un abus de faiblesse contre les salariés âgés.
Le plus extraordinaire, c'est probablement l'intervention de Nicolas Sarkozy pour menacer maintenant les corps intermédiaires, et explicitement les partenaires sociaux, d'avoir recours à un référendum sur la formation professionnelle obligatoire des chômeurs.
Il n'existe évidemment aucune cohérence entre vos discours et même vos actes sur la démocratie sociale et l'irruption dans ce processus d'un candidat-président manifestement plus nourri de boulangisme que du respect de la négociation collective.