Je m'associe tout à fait aux derniers propos de M. Jean-François Hebert parce qu'ils soulèvent un problème que l'on rencontre ailleurs. Je voudrais aussi souligner, à titre liminaire, le travail remarquable accompli par notre collègue Michel Herbillon.
J'aimerais pour ma part insister sur une mesure que je propose depuis un certain temps et que nous n'avions pas pu mettre en oeuvre avec M. Jean-Jacques Aillagon lorsqu'il était ministre de la culture. Il s'agirait, sans augmenter le coût pour l'État, d'effectuer un redéploiement qualitatif des avantages fiscaux relatifs au mécénat. Dans une société d'« assistés » comme la nôtre, l'existence d'une prime pour ceux qui prennent des risques me paraît fondamentale en matière de mécénat. Je me demande, ainsi, si l'on ne pourrait pas envisager un accroissement des avantages fiscaux en faveur des mécènes, qu'ils soient entreprises privées ou particuliers, dès lors qu'ils investissent et qu'ils achètent directement les oeuvres de jeunes artistes émergents ou innovants. Nous savons que seul le temps donne une légitimité aux artistes, dans le domaine du spectacle vivant comme dans celui des arts plastiques. Je trouve donc formidable que des gens prennent le risque d'encourager de jeunes artistes qui, sans ce soutien, disparaîtraient peut-être.
Les fonds régionaux d'art contemporain et les directions régionales des affaires culturelles font certes ici du bon travail, mais ce n'est pas suffisant. Si l'on favorisait le mécénat qui se porte vers la scène émergente, ceci assurerait tout d'abord un enrichissement de notre futur patrimoine. Mais ceci constituerait également, sur le plan éthique, une reconnaissance pour les mécènes qui savent prendre des risques sur un coup de coeur.