Chacun convient que la solution en Afghanistan n'a jamais pu être militaire et ne peut être que politique. De ce point de vue, certains rendez-vous ont été manqués, comme en 2008 ou encore en mai dernier après l'élimination de Ben Laden, alors même que les activités terroristes d'Al Qaida avaient été à l'origine de notre intervention dans le pays. Le ministre d'État a bien posé le cadre politique de notre action. Pourquoi ne pas avoir accéléré le processus politique au lieu de persister à penser qu'une action militaire pouvait présenter des aspects bénéfiques ?
Ce sont les actes d'individus infiltrés dans l'armée afghane qui ont rendu la situation insupportable pour notre opinion publique et explique pour partie l'accélération du retrait, chacun s'accordant désormais à reconnaître qu'il doit avoir lieu le plus vite possible. Ne pourrait-on pas dresser, sans polémique, le bilan de ce qui s'est passé depuis dix ans en Afghanistan pour, d'une manière générale, mieux comprendre ce que peuvent ressentir les peuples des pays où l'on est amené à intervenir mais aussi ceux des pays qui interviennent. Comment se fait-il ainsi qu'au bout de dix ans, on commence d'être désavoués ?