On parle de l'armée nationale afghane comme si l'Afghanistan était une nation une et indivisible. Or, l'Afghanistan est constitué d'une multitude de peuples, presque autant qu'il compte de vallées, ayant chacun leur culture et leur organisation politique. Or, nous essayons d'y plaquer un système démocratique pour y construire un pays sur le modèle occidental, et ce alors même que le personnel politique est largement corrompu, jusqu'au plus haut niveau de l'État. Je ne pense pas, monsieur le ministre de la défense, que l'on soit parvenu à éradiquer la corruption. Nous nous apprêtons à passer le relais alors que rien n'a permis d'améliorer vraiment les conditions de vie des Afghans.
Notre armée est maintenant perçue comme une armée d'occupation et ceux qui attaquent l'occupant sont tenus par le peuple afghan pour des résistants. Ce n'est pas le moindre des paradoxes que les Afghans cherchent aujourd'hui à libérer leur pays de ceux qui prétendaient en être les libérateurs. Messieurs les ministres, pensez-vous qu'à l'avenir on réfléchira davantage avant d'engager nos forces armées au prétexte de libérer d'autres pays et d'y aller défendre la démocratie ?