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Intervention de Jean Glavany

Réunion du 8 février 2012 à 8h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

Je voudrais d'abord parler de civilisations. Je vais essayer de le faire sans soulever de remous…

Nous ne sommes évidemment pas en Afghanistan pour mener une guerre de civilisations ; mais sommes-nous sûrs que ce n'est pas ainsi qu'une partie de la population afghane perçoit la situation ? Le succès politique des talibans dans la population n'est-il pas fondé sur le sentiment d'une guerre de civilisations, menée par une armée d'occupation occidentale ? Peut-être devrions-nous en prendre conscience.

À l'origine de notre engagement, il y a notre solidarité envers les États-Unis et le double objectif de renverser le régime taliban – ce qui a été fait – et de porter des coups à Al Qaida – ce qui a été fait plus qu'on ne le pense, mais moins qu'on ne l'espérait. L'élimination de Ben Laden a cependant montré que ce n'est pas la présence militaire qui permet maintenant de porter ces coups, mais le renseignement et les frappes civiles. Ajoutons à ces raisons celle que vient d'évoquer le ministre d'État – permettre aux Afghans de vivre en paix. Cela permettra-t-il un jour de mettre un terme à notre présence en Afghanistan ? Quand nous avons commencé à parler de retrait, on nous a qualifiés d'irresponsables – aujourd'hui, tout le monde en parle ! Quand nous avons parlé de retrait accéléré, on nous a encore qualifiés d'irresponsables – et aujourd'hui, on accélère le retrait ! N'y a-t-il pas là un train systématique de retard, que nos soldats payent du prix de leur sang ?

Quant au Pakistan, voilà des années que les observateurs attentifs du conflit dénoncent son double jeu, en particulier celui de ses puissants services secrets, l'ISI. Peut-on vraiment concevoir dans ces conditions un Afghanistan en paix ?

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