Je suis heureux de coprésider cette séance et d'entendre Alain Juppé et Gérard Longuet sur la situation en Afghanistan, qui est un objet de constante préoccupation pour nos deux commissions.
Je tiens d'abord à rendre à nouveau hommage aux soldats qui ont perdu la vie pour faire triompher ou, à tout le moins reconnaître, les valeurs de liberté et de démocratie de la République. Nous nous sommes rendus plusieurs fois sur place et je crois que nous avons pu contribuer, après le drame d'Uzbin, à renforcer la sécurité des soldats.
Mais, et nous l'avons évoqué récemment avec le ministre de la défense, il faut maintenant parler de véritables assassinats pour les derniers drames. Nous sommes, comme l'ensemble des Français, très touchés mais je voudrais que l'on mesure ce que pourrait signifier un retrait précipité : il ne pourrait être interprété que comme un signe de faiblesse par nos adversaires, les talibans.
Je me félicite que le secrétaire américain à la défense, Leon Panetta, envisage que les forces américaines en Afghanistan passent d'ici à la fin 2013 « d'un rôle de combat à un rôle de formation, de conseil et d'assistance ». Voilà qui bat en brèche l'opinion selon laquelle nous serions à la remorque des Américains. Nous pouvons donc envisager, avec le Président de la République, un départ ordonné des troupes de la coalition.
Vous revenez, monsieur le ministre de la défense, d'Afghanistan, où vous avez pu, avec le chef d'état-major des armées, mesurer le degré de sécurité supplémentaire qu'il convient d'assurer à nos troupes. Pouvez-vous nous en faire une présentation détaillée et nous préciser les mesures à prendre ?
Vous avez également participé le 3 février au sommet des ministres de la défense de l'OTAN. Pouvez-vous nous donner quelques informations sur cette réunion ? Avez-vous été entendu par nos alliés ? D'une façon générale, j'estime que notre participation aux opérations en Afghanistan a contribué au renforcement de notre poids dans l'Alliance. Partagez-vous ce sentiment ?
Enfin, Monsieur le ministre des affaires étrangères, peut-on parler de l'Afghanistan sans évoquer son grand voisin, le Pakistan, dont le rôle dans le conflit est assurément trouble et ne laissera pas d'inquiéter lorsque nous aurons quitté la région ?