Qu'elles n'hésitent pas à le faire car, par définition, un militaire n'est jamais seul. Le corps auquel il appartient ne l'abandonne jamais.
Monsieur Dufau, les forces armées n'interviennent jamais que sur décision politique. C'est en application d'une résolution des Nations unies que nous avons engagé l'opération Licorne en Côte d'Ivoire. Et c'est de même parce que le ministre d'État est parvenu le 26 février 2011 aux Nations unies à faire voter la résolution 1970 qu'a pu être lancée l'opération Harmattan en Libye. La solution militaire ne fait jamais qu'appuyer une volonté politique, elle ne saurait s'y substituer. L'usage de la force n'est jamais une fin en soi.
C'est d'ailleurs aussi parce qu'il existe une volonté politique en ce sens, Monsieur Marty, que nous n'abandonnerons pas l'armée afghane. Si nous sommes engagés à ses côtés, c'est que nous sommes mandatés pour faire émerger un État de droit dans ce pays, véritable projet politique qui perdurera bien au-delà de 2014. Lorsqu'on demande à des hommes – et à des femmes, madame Bourragué – de s'engager dans une armée, on a le devoir d'assurer un suivi. On ne peut du jour au lendemain les laisser se débrouiller seuls. Le traité d'amitié et de coopération qui a été signé avec l'Afghanistan et qui comporte un important volet formation est particulièrement bien perçu par nos soldats, qui mesurent ainsi mieux combien leur action s'inscrit dans une perspective de long terme. Je précise à l'intention de Mme Bourragué que la police afghane compte des femmes dans ses rangs et que le Parlement afghan compte 30 % de femmes, preuve que celles-ci ont bien été réintégrées dans la vie publique, comme d'ailleurs en de nombreux autres domaines, comme l'hôpital et l'école, ce dont il faut se réjouir. Le meilleur investissement que puisse faire un pays pour son développement futur réside dans l'alphabétisation des femmes.