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Intervention de Jean-Patrick Gille

Réunion du 14 février 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Patrick Gille :

Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, je centrerai mon intervention sur le budget de l'emploi et de la formation.

Je voudrais d'abord revenir sur les propos du Premier ministre dans Le Monde. Je cite : « Nous dépensons 30 milliards d'euros dans la formation professionnelle, mais seuls 10 % des chômeurs sont en formation. C'est un échec ! ». On ne le lui fait pas dire ! C'est un échec, mais c'est le sien, le vôtre, celui de la majorité.

C'est l'aveu d'un triple échec : celui de la remontée du chômage – 1 000 chômeurs de plus par jour depuis 2008, dus certes à la crise, mais notamment à l'absence d'une politique industrielle.

C'est aussi l'échec de la mise en place de Pôle emploi qui n'a pas permis d'améliorer l'accompagnement et le placement des chômeurs. Il s'agit d'un dispositif – nous nous en rendons compte de plus en plus sur tous les bancs – beaucoup trop centralisé. J'en prends pour exemple les appels d'offres pour mettre en place la formation : ils sont vus au niveau national et trop massifs pour être proches des besoins des territoires et des bassins d'emploi. En outre, sur les 48 000 personnels de Pôle emploi, il semble que seule une personne sur trois soit en contact direct pour l'accompagnement des demandeurs d'emploi.

Le troisième échec, enfin, est celui de votre réforme de la formation professionnelle, qui n'a pas rempli son objectif de réorienter cette formation vers ceux qui en ont le plus besoin. On a complexifié le système, ce qui fait qu'il n'y a plus de pilote. On nous propose de faire revenir l'État, alors que les partenaires sociaux avaient eux-mêmes proposé de réorienter les fonds de la formation vers ceux qui en ont le plus besoin et les demandeurs d'emploi, en créant un fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, qui devait être abondé par l'État.

Or qu'avez-vous fait ? Non seulement, vous ne l'avez pas abondé, mais vous l'avez siphonné chaque année de 300 millions d'euros.

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