Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, en écoutant M. Ayrault tout à l'heure, je songeais à M. Valls, qui disait que rejeter l'augmentation de la TVA constituerait une faute économique et politique. Je dois avouer que je n'y comprends plus rien.
La crise économique et financière que nous traversons interdit l'immobilisme et l'attentisme. Le devoir du Gouvernement, comme celui de notre assemblée, est de poursuivre les actions déjà engagées, qui portent leurs fruits. On a évoqué le triplement du crédit d'impôt recherche, la réforme de l'enseignement supérieur, les pôles de compétitivité, les investissements d'avenir, la réforme de la taxe professionnelle et bien d'autres mesures. Trois mots caractérisent et portent cette loi de finances rectificative : lucidité, sincérité, responsabilité. Il faut porter cela à votre actif, monsieur le ministre, et à celui de Valérie Pécresse.
Mais il manque, c'est vrai, la cohésion de tous les députés, dans une période où l'intérêt général voudrait que nous soyons tous réunis.
Aujourd'hui, face aux incertitudes économiques, nous devons non seulement retrouver le chemin de l'équilibre budgétaire, mais également réamorcer la pompe de la croissance, pour reprendre l'expression de Mme la ministre du budget. L'économie française est confrontée à un grand défi : la désindustrialisation et les délocalisations. Dans l'industrie, ce sont 500 000 emplois qui ont été perdus depuis dix ans – ce n'est pas rien –, et les chiffres du commerce extérieur nous interpellent. Nous avons donc un problème de compétitivité : on le sait, les charges qui pèsent sur les salaires sont trop lourdes et il faut donc baisser le coût du travail. Chacun, sur ces bancs, peut rêver de voir plus de production en France et plus de consommation de produits fabriqués dans notre pays.
C'est donc une nouvelle étape qui va être franchie, avec la réduction significative des cotisations patronales – 13,2 milliards d'euros qui financent la politique familiale pour le secteur privé –, et nous avons, dans le même temps, l'assurance de disposer des ressources indispensables pour que cette importante branche de notre protection sociale – la meilleure branche famille, dit-on, au niveau européen – puisse poursuivre sa mission.
Cette mesure va rendre nos entreprises plus compétitives, avantager les produits fabriqués en France par rapport aux produits importés, qui subiront la hausse de TVA sans bénéficier de la baisse des charges. Cela va favoriser les exportations, notamment agricoles : je ne vous cache d'ailleurs pas, monsieur le ministre, que j'aurais aimé que les travailleurs indépendants du secteur agricole puissent bénéficier de la même mesure que ceux qui emploient des salariés.