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Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 14 février 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Motion référendaire

Valérie Pecresse, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'état, porte-parole du Gouvernement :

…jamais ces entreprises n'ont été aussi bien armées pour faire face à la concurrence. Cependant, il faut aller plus loin, car il leur reste un désavantage compétitif. Lionel Jospin l'avait relevé dès 2002, en mettant ce problème au coeur du projet du parti socialiste. M. Muet, qui était son conseiller, doit s'en souvenir : M. Jospin disait alors que le coût du travail était un désavantage pour les entreprises françaises. François Baroin a très bien expliqué, durant les questions au Gouvernement, que le problème auquel nous sommes actuellement confrontés remonte à la décennie précédente et à certaines mauvaises décisions ayant coûté très cher à la France – je pense évidemment aux 35 heures. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe UMP – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Aujourd'hui, le défi que nous devons relever est celui de la compétitivité de nos entreprises. Pour améliorer la compétitivité hors prix, nous avons insisté sur l'innovation : jamais nous n'avons investi autant dans la recherche – et vous le savez bien, monsieur Ayrault, vous qui êtes à l'origine de l'institut de recherche technologique de Nantes, qui va enfin faire bénéficier votre ville d'un projet industriel de nature à favoriser le développement de cette belle région des Pays de la Loire. Qui a permis la création de l'IRT nantais, si ce n'est ce Gouvernement, grâce au programme d'Investissements d'avenir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Je le répète, jamais nous n'avons autant investi en recherche et innovation. Mais maintenant, il faut travailler sur le coût des produits, donc sur le coût du travail. Aujourd'hui, est-il légitime – je vous le demande les yeux dans les yeux, monsieur Ayrault – que la politique familiale soit supportée uniquement par les salariés ? Est-il légitime, alors que nous avons 150 000 chômeurs de plus, de faire le choix de ce mode de financement de la protection sociale ? Non, ce n'est plus légitime ! Nous allons donc mettre en oeuvre une mesure très simple d'exonération des charges familiales patronales sur les salaires – qui s'élèvent actuellement à 5,4 % du montant de ces salaires. Les entreprises bénéficieront d'une exonération totale pour les salaires compris entre 1,6 et 2,1 fois le SMIC, et dégressive pour les salaires compris entre 2,1 et 2,4 fois le SMIC. Comme vous le voyez, nous ciblons les salaires bas et moyens. Les salaires élevés continueront, eux, à être assujettis à des charges sociales familiales. Ce n'est donc pas une mesure pénalisant les bas salaires : au contraire, c'est une mesure destinée à favoriser l'emploi des salariés modestes et moyens. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

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