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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 14 février 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Motion référendaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

…c'est-à-dire l'équivalent de la hausse du chômage au mois de décembre. Un si piètre résultat vaut-il une telle injustice ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Par ailleurs, prétendre que seuls les produits importés seront concernés par la hausse de TVA est mensonger. Tous les produits et services consommés en France verront leur prix augmenter, alors que les importations ne représentent qu'un tiers de la consommation des ménages. La baisse des cotisations est utilisée par nombre d'entreprises, et d'abord par les plus grandes, pour augmenter leurs marges, annulant ainsi le prétendu gain de compétitivité.

Enfin, et c'est notre troisième désaccord, la TVA sociale serait une erreur économique. En effet, cette hausse de la TVA – et la hausse des prix qu'elle provoquera immanquablement (« Mais non ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP) – est une faute économique majeure, au moment où la croissance s'effondre. La consommation, qui était son unique moteur encore en marche, est aujourd'hui au point mort. M. Sarkozy affirme que la concurrence empêchera les entreprises de répercuter la hausse de la TVA sur les prix. C'est faux ! Que ce soit en France, en 1995, en Allemagne, en 2007 ou en Grande Bretagne, en 2010, la hausse de la TVA a toujours eu pour effet la flambée immédiate des prix. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – « C'est faux ! » sur les bancs des groupes UMP et NC.) A contrario, la diminution de la TVA n'entraîne aucune baisse des prix. La restauration a obtenu que le taux de TVA qui lui est applicable soit divisé par trois : avez-vous constaté une diminution des prix dans les restaurants ? (« Oui ! » sur les bancs du groupe UMP.)

Mes chers collègues, je comprends que cela vous embarrasse, mais écoutez-moi. Le président-candidat est si peu sûr de son affaire qu'il a pris la précaution de renvoyer l'application de cette mesure au 1er octobre 2012, c'est-à-dire après les élections, au cas où cela lui ferait perdre des voix. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Sans craindre de se contredire, il escompte que les Français mettront à profit ce délai pour se précipiter dans les magasins avant que la hausse des prix devienne effective. De l'art de dire tout et son contraire ! (Applaudissements ironiques sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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