De 2006 à 2012, les prélèvements obligatoires ont augmenté de 0,7 %, pendant que la part des dépenses publiques rapportées au PIB diminuait de 1,2 %. En termes de prélèvements, des baisses peu utiles à la croissance se sont conjuguées à des hausses injustes et tout aussi inefficaces.
La nouvelle ponction envisagée touchera d'abord les populations les plus modestes. Cette idée, redécouverte par le Président de la République 100 jours avant la fin de son quinquennat et défendue dans les années quatre-vingt par le CNPF, ancêtre du MEDEF, est une antienne ressassée depuis trente ans : elle consiste à compenser l'exonération de charges patronales par un effort supplémentaire demandé aux consommateurs. Cet article, que nous souhaitons supprimer, est injuste. De plus, il est illusoire de penser que l'on concurrencera les pays émergents, qui disposent d'immenses réserves de main-d'oeuvre dont les salaires peuvent être trente fois moins élevés que notre SMIC, comme il serait illusoire, sans doute, de vouloir concurrencer des pays européens où le coût du travail est moins élevé.