Notre grand ami Mitterrand avait promis, en 1981, que l'augmentation des dépenses publiques créerait 1 million d'emplois ; finalement, ce fut 1 million de chômeurs. Quelques années plus tard, les socialistes annonçaient la création de deux fois 350 000 emplois grâce aux 35 heures – « deux fois » pour la rime, m'avait confié un agent de communication. À ma connaissance, il n'en a rien été : vaste fumisterie, donc. Pour notre part, nous pensons que l'augmentation de TVA créera 100 000 emplois. On s'interroge sur la dimension sociale de la mesure ; mais créer 100 000 emplois, n'est-ce pas « social » ?
En Allemagne, les dépenses publiques atteignent un peu moins de 47 % du PIB et le taux de chômage est de 5,5 %, alors que ces taux sont respectivement de 57 % – soit quasiment un record du monde – et 9,8 % en France. On peut donc établir une corrélation entre l'augmentation du périmètre public et la destruction des emplois marchands – et inversement.
Pour résoudre leurs problèmes économiques, le Canada, le Danemark, l'Australie, la Suède et la Finlande ont augmenté la TVA et diminué le niveau des retraites. Je rappelle qu'au bout de trente ans, le coût de la retraite à soixante ans, votée par les socialistes, dépasse les 1 000 milliards d'euros – il est voisin de 25 milliards par an, plus le coût de l'emprunt. Si l'on ajoute la création d'1 million de postes de fonctionnaires, la facture totale s'élève à 2 000 milliards. Pendant ce temps, je le rappelle, l'Allemagne diminuait le nombre de ses fonctionnaires de 2 millions. Bref, la différence du taux de chômage s'explique plus aisément qu'on ne le pense. J'ajoute que la différence entre les dépenses publiques allemandes et françaises est de 150 milliards. Tout cela pèse évidemment sur la compétitivité. Toutes ces réalités doivent être prises en compte : certaines propositions témoignent de l'absence de culture économique d'une partie de la classe politique française.