Je remonterai non pas à 1945 mais aux plus récentes déclarations du Président-candidat Sarkozy, selon lesquelles la mesure dont nous parlons est inefficace. Notre pays ne cesse de courir après les autres sur le moins-disant social. Ainsi, le coût de la suppression de la taxe professionnelle – mesure qui, nous disait-on, devait améliorer la compétitivité – s'est élevé à 13 milliards dès la première année, et atteint 6,5 milliards d'euros en année courante.
L'étude comparée – insérée dans un rapport non publié – des compétitivités française et allemande n'a pas fait ressortir de différences notables, puisque le coût du travail est à peu près le même dans les deux pays. Le problème est surtout que la France n'est pas suffisamment présente dans des secteurs d'activités à forte valeur ajoutée.
On ne peut concurrencer un pays où le salaire mensuel minimum est de 250 euros, observait ce week-end M. Besson au sujet de la délocalisation d'usines Renault au Maroc. De fait, quelques allégements mineurs n'auront guère d'effets sur notre compétitivité.
Si l'effet sur l'industrie sera négligeable, l'effet sur la consommation et la croissance, lui, sera bien réel. À cet égard, le taux de 0,5 % que vous avez retenu pour ce collectif sera sans doute celui non pas de la croissance, mais de la récession.