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Intervention de Jean-Pierre Dufau

Réunion du 8 février 2012 à 10h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Dufau, président :

Des atouts, effectivement, la France en a quelques uns. Malgré notre attitude, notre relative indifférence, notre pays jouit toujours dans cette région d'une image extrêmement positive. Tous les interlocuteurs rencontrés ont dit, unanimement, qu'il y a une demande de France particulière, et pas seulement sur les aspects culturels traditionnels, sur lesquels la francophilie s'est forgée mais aussi sur les aspects les plus modernes, en ce qui concerne les investissements industriels, les échanges commerciaux et scientifiques. Il y a une recherche de partenariats, de la part des milieux économiques, par exemple, avec les PME françaises, qui ne cesse d'être affirmée, précisément parce que le souci est de développer un tissu économique pour garantir le développement économique et social sur le long terme. L'échange d'expériences, les liens que l'on peut nouer sont considérés à cet égard comme tout à fait essentiels. De la part des milieux scientifiques aussi, comme on l'a très nettement constaté au Chili ou au Brésil.

Il ne tient donc qu'à nous de savoir utiliser ces atouts, vis-à-vis d'une région qui ne demande que ça, qui reste fortement demandeuse de France.

Cela étant, outre l'image et la demande, la France a deux types d'atouts qui doivent être préservés et développés selon nous : le fait qu'elle est un pays américain par la Guyane et qu'elle soit de ce fait présente dans un certain nombre d'institutions régionales, telles que la Banque interaméricaine de développement ou la CEPAL, Commission économique des Nations Unies pour l'Amérique latine et la Caraïbe. Il y a d'ores et déjà des partenariats, des financements communs, qui se nouent pour des projets sur le terrain entre l'AFD et la BID qui sont intéressants et qu'il faudrait développer. Dans cet ordre d'idées, on pourrait essayer de se renforcer dans d'autres instances utiles pour mieux y présenter nos plaidoyers et éventuellement entrer au capital de la Corporation andine de développement, qui souhaite de son côté entrer au capital de Proparco. Il y a des possibilités de synergies régionales, dont pourraient bénéficier nos exportateurs.

Le deuxième volet, c'est le Brésil, qui doit évidemment rester notre porte d'entrée sur le sous-continent. Non seulement parce que nous avons notre plus longue frontière terrestre avec lui, mais surtout parce qu'il s'agit du partenaire obligé sans lequel rien ne se fait. Les relations étroites que nous avons développées avec lui sous la présidence de Lula doivent être maintenues et renforcées, tout en gardant présent à l'esprit que le partenariat stratégique que nous avons signé en 2008 n'a peut-être pas la même portée pour le Brésil que pour nous. Il faut savoir en effet que le Brésil signe des partenariats stratégiques avec tout le monde, c'est pour lui un instrument diplomatique très important ; il faut éviter de se leurrer : nous sommes en compétition. C'est néanmoins un document essentiel. Nous pourrons revenir dans le cours de la discussion sur divers aspects de notre relation avec le Brésil, par exemple sur la question du Rafale. Eric Woerth et Paul Giacobbi nous ont parlé de l'Inde il y a quelques semaines et une annonce importante a rapidement suivi. Puisse notre rapport avoir le même effet !

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