Les ressources humaines de l'épidémiologie restent limitées. Quarante écoles de santé publique existent aux États-Unis, dont les plus grandes ont environ 150 professeurs à temps plein, contre 20 pour l'unique école de santé publique française. Si nous suivions le même modèle, à notre échelle, nous pourrions avoir 5 ou 6 écoles et quelques centaines de professeurs épidémiologistes. Les chercheurs français ont toutefois, en contrepartie, une très bonne productivité.
Par ailleurs, d'un point de vue qualitatif, il existe des motifs d'inquiétude. D'une part, la pharmacovigilance est réalisée par des médecins alors que nous aurions aussi besoin de mathématiciens statisticiens. Des publications ont, par exemple, montré que des modèles mathématiques permettent de prévoir les effets indésirables, à partir des profils des molécules et des bases de données existantes. D'autre part, les études sur de grandes cohortes sont insuffisamment développées, même si le grand emprunt amorce un changement.
Il nous faut passer à l'échelle supérieure d'un point de vue tant qualitatif que quantitatif.