À mon sens, cela implique de ne pas permettre à un comité d'experts de tout cadenasser à l'avance. Les fameux débats publics sont souvent des leurres démocratiques utilisant les arguments d'autorité des experts dits officiels, faisant eux-mêmes écho aux arguments avancés par des groupes d'intérêt puissants.
Pourquoi ne pas imaginer de nouvelles démarches comme celle des conventions de citoyens, en partant d'expériences déjà conduites dans de nombreux pays ? Ne soyons pas dupes d'une confrontation scientifique parée de toutes les vertus de transparence et d'indépendance, alors qu'en réalité elle ne s'extrairait pas des rapports de force qui se font jour dans ces instances. Cela exige aussi de donner à la recherche publique, notamment à la recherche fondamentale, des moyens à la hauteur des enjeux.
Pour toutes ces raisons, bien que nous partagions de nombreux éléments de constat relevant de la difficile application du principe de précaution dans notre pays, notre groupe s'abstiendra dans le vote sur cette proposition de résolution.