Madame la ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, Jean-Paul Delevoye, membre influent de l'UMP, président du Conseil économique, social et environnemental, estime aujourd'hui entre 12 à 15 millions le nombre de personnes qui, en fin de mois, sont en déficit de 50 à 150 euros.
Étienne Pinte, député UMP des Yvelines et président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, confirme que les résultats ne sont pas à la hauteur des besoins des publics les plus défavorisés.
Ces propos qui émanent d'élus de la majorité présidentielle sont sans équivoque quant à l'action du Président de la République dans ce domaine. Plutôt que d'honorer sa promesse d'octobre 2007 à la suite de laquelle il demandait à votre gouvernement de réduire d'au moins un tiers la pauvreté durant son quinquennat, il a privilégié le monde de la finance aux dépens des 8 millions de Français victimes de la précarité.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes et dressent un triste bilan de votre action. À titre d'exemple : 25 % des travailleurs ne gagnent que 750 euros par mois. Que dire de ceux qui sont au chômage ? Et – on n'en parle pas assez – près d'un quart des jeunes femmes isolées vivent sous le seuil de pauvreté.
Ces derniers jours ont de nouveau démontré l'urgence à agir. Les moins riches des Français dépensent 40 % de leur budget à se loger dans le secteur privé. Les sans-abris sont toujours plus nombreux à chercher un toit pour la nuit. Et les queues s'allongent aux points de distribution de repas mis en place par les associations humanitaires obligées de compenser les absences d'un État qui ne peut à la fois nourrir les banquiers et les pauvres. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)